Le virus Ebola appartient à la famille des filovirus, qui regroupe des virus à l’apparence filamenteuse caractéristique. Des chauves-souris frugivores de la famille des ptéropodidés constituent vraisemblablement le réservoir naturel du virus, mais d’autres mammifères peuvent être infectés. Chez l’homme et les autres primates, il provoque la maladie à virus Ebola, et a causé plusieurs épidémies. Cette maladie, pour laquelle il n’existe pas de traitement homologué, a un taux de létalité pouvant atteindre 90 % chez l’humain.
Particulièrement dangereux, ce virus ne doit être manipulé qu’au sein de laboratoires P4 (ou BSL-4), conçus pour prévenir les risques de contamination par accident ou à la suite d’actes de malveillance (bioterrorisme).
Modes de transmission
Le contact direct avec les liquides organiques (sang, sperme, cyprine, vomi, diarrhée, sueur, salive…) d’une personne infectée est la principale voie de contamination interhumaine.
Selon les conclusions de l’OMS à la date d’octobre 2014, les liquides les plus infectieux sont actuellement le sang, les selles et le vomi. Le virus ayant également été détecté dans le lait maternel, l’urine et le sperme. La salive et les larmes peuvent également représenter un risque, bien que les données scientifiques ne soient actuellement pas concluantes selon l’OMS48. À l’inverse, le virus entier vivant n’a jamais été isolé dans la sueur et la propagation du virus par la toux et les éternuements est « rare voire inexistante » selon les observations actuelles de l’OMS, entre autre les données épidémiologiques de la flambée actuelle ne correspondent pas aux caractéristiques des virus transmis par voie aérienne, comme ceux de la rougeole et de la varicelle, ou du bacille de la tuberculose48.
L’OMS indique par ailleurs que le virus peut rester présent dans le sperme pendant au moins 70 jours voire jusqu’à plus de 90 et que le virus n’est vraisemblablement présent dans la salive qu’aux stades avancés de la maladie48.
Les risques de propagation parmi le personnel hospitalier sont très élevés, particulièrement si la stérilisation du matériel n’est pas assurée. Dans les zones endémiques, des manques en matière d’hygiène et de sécurité ont causé la mort de plusieurs médecins et infirmiers lors d’épidémies et favorisent les contaminations nosocomiales.
La transmission du virus peut aussi s’effectuer par contacts étroits du malade avec ses proches. On entend par contacts étroits des contacts directs avec les liquides organiques d’une personne infectée, qu’elle soit vivante ou décédée. Les rituels funéraires de certains peuples d’Afrique centrale, consistant à laver le corps, puis à se rincer les mains dans une bassine commune, ont souvent favorisé la propagation du virus à travers la famille et les amis du défunt. Des cas de transmission par le sperme se sont déjà produits jusqu’à sept semaines après la guérison clinique du malade.
Symptômes
La maladie à virus Ebola se caractérise par une soudaine montée de fièvre accompagnée d’une fatigue physique, de douleurs musculaires, decéphalées ainsi que de maux de gorge. Débutent ensuite les diarrhées, les vomissements, les éruptions cutanées et l’insuffisance rénale ethépatique. Des hémorragies internes et externes surviennent ensuite, suivies du décès par choc cardio-respiratoire dans 50 à 90 % des cas. Les signes hémorragiques peuvent être très frustes à type d’hémorragies conjonctivales. Elles peuvent aussi être profuses à type d’hématémèse et de melæna. La contagiosité des malades est donc très variable bien qu’il ne suffise que de 5 à 10 particules virales d’Ebola pour déclencher une amplification extrême du virus dans un nouvel hôte.
La durée d’incubation (le temps écoulé entre l’infection et l’apparition des symptômes) varie de 2 à 21 jours mais elle est dans la plupart des cas de 4 à 9 jours45.
Le décès survient dans un tableau de choc avec défaillance multi-viscérale, au bout de 6 à 16 jours37. Les cas non mortels peuvent entraîner des séquelles neurologiques, hépatiques ou oculaires. L’espèce ebolavirus Zaïre semble plus dangereuse que l’espèce ebolavirus Soudan, avec une mortalité atteignant 60 à 90 % des cas37.
Précautions
L’abattage des animaux infectés en utilisant des gants et un masque, avec une surveillance rigoureuse de l’enterrement ou de l’incinération des carcasses, peut s’avérer nécessaire pour réduire le risque de transmission de l’animal à l’homme. La restriction ou l’interdiction du déplacement des animaux à partir des élevages infectés vers d’autres zones peut réduire la propagation de la maladie58,59.
Les produits (sang et viande) doivent être cuits soigneusement avant d’être consommés.
Les communautés touchées par le virus Ebola doivent informer la population de la nature de la maladie et des mesures prises pour endiguer la flambée, y compris lors des rites funéraires. Les personnes mortes de cette infection doivent être enterrées rapidement et sans prendre de risque.
L’imposition de la quarantaine, l’interdiction d’aller dans les hôpitaux, la suspension de la pratique des soins aux malades et des funérailles ainsi que la mise à l’écart des malades dans des huttes séparées qui sont désinfectées (de l’eau de javel à deux semaines d’intervalle suffit), parfois brûlées après la mort de leurs occupants, permettent d’endiguer les épidémies. Sur le terrain, il n’existe toujours pas de mesure plus sécuritaire si ce n’est le port du filtre à air.
Les recherches en laboratoires doivent être menées au sein d’installations de confinement de niveau de biosécurité 4. Les laboratoires de niveau 4 sont entièrement autonomes et possèdent un système de ventilation spécialisé, un sas d’entrée et de sortie, des enceintes de protection biologique de classe III, etc. Les procédures sur la stérilisation et la décontamination y sont rigoureusement appliquées et les employés revêtent une combinaison pressurisée.